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L'Organisation obscure : L'apocalypse selon VERSAILLES

31 janvier 2005

J'ai, comme tout membre de la communauté

J'ai, comme tout membre de la communauté versaillaise, une approche très particulière de la religion. Je refuse les idées complexes de DESCARTES ou de MACHIAVEL, nous sommes produits d'une création divine, nous sommes éphémères, faits de chair et d'eau et nous retourneront tous à la poussière. Notre vie terrestre n'est qu'une simple et courte escale, expérience dans l'antichambre du monde céleste.

LOUIS XIV, avec ses chapelles et ses églises idolâtrait Dieu, se prenant, comme tout adhérent à la Représentation divine, comme pont entre Dieu et les Hommes, comme souverain dont la légitimité du pouvoir descendant directement, sans intermédiaires, de Dieu.

VERSAILLES est une extraordinaire ville, composée d'extraordinaires personnes, mais aussi portant en son sein une extraordinaire Organisation.

Les commémorations passées, suivies par des dizaines de millions de personnes montrent bien que l'homme a toujours et aura tout le temps une fois sans précédent en l'Etre divin, même si certains aiment remettre en cause la véritable existence de Dieu.

Les massacres, les famines, les épidémies, les génocides, les guerres, les tortures, les coups, les crimes, tant de choses, trop de choses gravées dans nos mémoires et ébranlant la légitimité du Vatican.

Notre pays est laïque, notre nation est ouverte. Mon Mouvement sera le sauveur, le conservateur.

Je ne porte aucun jugement hâtif sur les croyants. Je suis croyant, un croyant rempli d'espoir, un croyant ayant perdu la Foi en l'homme, un croyant voulant le changement, un croyant rêvant de l'Organisation.

La Religion me semble bien ironique. Elle se dit souvent ouverte, mais pour qui ? Ouverte seulement pour ceux adhérents à leurs convictions, attachés par ces communautarismes forts?

Même dans cette endroit grandiose qu'est la Chapelle royale j'étouffe, les murs sans fin, gigantesques, me semblent si petits, si injustes, si grotesques, si simples. Ils forment le ghetto des coupables, le ghettos des aveugles.

Une de mes très proche connaissance, et Dieu sait qu'elle se reconnaîtra, est très attachée à l'espérance de l'espèce humaine. Ses connaissances, ses très nombreuses lectures, ses expériences, son vécu, ..., toutes ces choses lui ont dictées ses pensées, ses agissements, ses comparaisons.

Cet endroit me paraît en fait être elle : silencieux, sans plaintes, mystérieux, endurant, et si accueillant. Même après le passage de conflits, de guerres, d'idéologies contestables il, elle est là, tendant les bras, tendant le coeur, le choeur, écoutant, apaisant, relativisant.

Tout deux semblent si complémentaires, tout deux sont si secrets !

Ils ont vécu, ils ont subi, ils n'ont protesté, ils ont craqué, mais ils sont là, comme au premiers jours, là pour nous, pleins d'espérance, pleins de bonté, pleins de recueillement.

Je m'en veux d'oser avouer que j'ai mal pour eux, je m'en veux d'oser dire que j'ai compris, je m'en veux d'oser apaiser, je m'en veux d'oser exorciser, je m'en veux d'oser être à la hauteur.

Même si elle n'a de la noblesse que le nom de son patelin, ce qu'elle a dans son coeur, et ce qu'elle y cache, je l'ai tout su.

Je bénis la plume, qui est libératrice.

La vie est ainsi, elle est comme cette chapelle, on y croit, on y pleure, on y jubile, on s'y envole, on s'y quitte, mais on y reste si étranger.

La Chapelle royal est ouverte, comme toute église, sur la vie, pour chaque pèlerin, mais est fermée par tout les tabous la murant.

Je me suis libéré d'un chagrin, je me suis libéré de mes maux, je marche vers l'avenir, et je sais qu'en terminant la visite de ce palais, je me serai doté d'une chose primordiale et belle : l'espérance dans ce que chacun fait, l'espérance dans ma Création.

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25 janvier 2005

J'ai la haine comme goût de salive, j'ai la

J'ai la haine comme goût de salive, j'ai la colère comme idées, j'ai la tristesse comme seule amie.

La vie semble belle et bien acharnée contre moi, voudrait-elle me punir, me culpabiliser, m'insulter, me souiller ?

J'ai atterri dans la galerie des glaces, dans cette immense endroit de narcissisme où se brandissent miroirs, trophées dorés, lustres inestimables, dorures, paillettes, tromperies, .... Je me sens bien, si bien que j'exalte, je jouis de tant de richesses, je me réjouis de ma mégalomanie, de Sa mégalomanie.

Je délire, je ne suis que pure délire, instrument de ces Gens qui me veulent, qui m'utilisent pour servir leurs causes, pour créer leur Mouvement.

Il est tard mais la Galerie brille de mille feux, j'ai mal de me découvrir aussi matérialiste, je suis fier d'admirer l'oeuvre du Grand.

La galerie est ainsi, long tube de richesses en tout point, marquant l'emblème d'une époque révolue, marquant l'image d'un souverain tant redouté.

Elle marque l'évolution demandée par le Roi, elle impose le respect à chacun, elle impose la foi en l'homme aux mécréants.

C'est une métaphore de la vie : la Galerie des Glaces sépare le Salon de la Paix du Salon de la Guerre. C'est ma métaphore, elle est ma promenade et m'apaise les blessures d'antant.

Il ne faut pas vivre dans le passé, il faut toujours regarder l'avenir et aimer le dompter.

Je me sens très petit, trop petit, c'est ici que la paix de la première guerre du dernier siècle s'est signée, c'est à cause de ce lieux que la deuxième s'est basée, se sera ici que l'Organisation sera couronnée.

Nous, Vous, l'Avenir, la devise, notre devise. Nous avons tout créé, Vous êtes notre carburant, l'Avenir est notre objectif.

Nous avons toujours voulu croire en l'homme, ils ont toujours voulu croire en moi.

Les Hauts Commissaires de mon Mouvement répètent sans relâche " Adoptez nous, nous sommes le regard sur le monde ", mais quel monde ? Ce monde noir qu'ils désirent, surveillé qu'ils espèrent, administré qu'ils attendent, ces mondes là ?

Je pense toujours qu'il faut faire ce que l'on désire pour que l'on désire ce que l'on a fait. J'ai créé ce que je voulais, je désire ce que j'avais créé.

En tout temps, dans tout régime, la propagande demeurait une arme incontournable pour rallier des pensées, j'ai employé des phrases telles que " Exige l'excellence et l'excellence sera ton prestige ", ou encore " Tends nous ta main et nous te tendrons notre coeur et notre engagement ".

Maintenant je peux vous le dire, je leur ai tendu ma main, ils m'ont ligoté et bâillonné dans ces bureaux, asphyxié par leur pseudo-engagement.

J'ai peur, je n'en peux plus, je veux m'arrêter, je veux les arrêter.

Mon père, cet homme qui m'est si inconnu malgré le temps, est ma peur, ma haine, mon désarroi, ma colère. Il a voulu se racheter, racheter mes souvenirs, rebâtir se qu'il n'a jamais bâti, faire sa vie comme s'il ne s'était rien passé. J'ai une mémoire sans failles, je suis rempli de rancune, il sera mon champs de bataille.

Je pense l'avenir, je crie ma colère, je renie mes racines, j'ai besoin de me recueillir, je me désire vers la Chapelle...

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19 janvier 2005

Il n'est pas rare de voir des palais remplis de

Il n'est pas rare de voir des palais remplis de simagrées, de semblants de royauté, de fausses imitations, au service d'une économie et d'un tourisme toujours plus affamés.

La Salle du trône de VERSAILLES est La Salle qui a porté, que dis-je, qui a donné l'histoire politique de la FRANCE, NOTRE politique, et donc notre passé.

Aujourd'hui encore, j'ai subi d'énormes pressions, où l'on voulait m'obliger à enregistrer des textes contraires aux principes de chaque idéologie, contraire à mes principes. Je vis dans l'idée que l'espèce humaine, si chère à Zola, n'est pas si mauvaise que l'on veut nous le faire croire. Elle résiste, se régénère, éclate, meurt, mais est toujours là.

Je hais les gens qui se prévalent de leur physique, de leurs connaissances. Ils ne savant pas être plus inférieurs que se qu'ils croient être, ils pensent, non sans tords, qu'ils représentent l'élite intellectuelle, religieuse, voire même esthétique.

Pour moi ils ne sont qu'élite de pacotille, ébranlée à chaque souffle.

Comment un tel homme a-t-il pu s'asseoir dans cet endroit, gouverner en toute quiétude, s'enorgueillir de toutes ses actions?

Nous restions sans voix devant cette représentation de pouvoir absolu, monarchique. Remplis d'admiration et de questionnement, mes yeux sont restés figés sur ce fauteuil, ayant connu tant de temps.

Si peu d'humanité dans autant de richesse, telle est la thèse que soutienne bons nombre de parias, ne voyant là qu'une époque jonchée de famines et d'injustices. Où sont donc les véritables valeurs, la véritable reconnaissance ?

Il me revient à l'idée l'histoire, la vie, d'un personnage méprisable auquel il m'avait été demandé d'arbitrer. Une personne vile, noyée dans ses vilenies, et vivant vilement. Ses vicissitudes même nous obligeaient à le vilipender. Une telle hargne de ma part traduit parfaitement mon ressentiment à se égard.

Il aurait été fort heureux de siéger sur ce siège, éructant ses désirs de telle sorte que nul n'aurait pu l'approcher, l'odorat ébranlé par une odeur insoutenable de pseudo satisfaction personnelle, mêlée grotesquement de stratégies d'auto-imputation positive et d'hétéro-imputation négative.

Je pense qu'en fin de compte, l'ignorance est la clef de la force, nous armant contre la masse.

Mon discours semble sans doute assez trouble, et je m'en excuse, si seulement j'avais été plus objectif, aux risques d'être vu comme timoré, je n'aurai sûrement pas envisagé la création du Mouvement, et tout aurait été si bien.

Je vis furtivement que mon bel éphèbe était en pleine discussion avec quelques hommes. Je compris, à mon grand malheur, qu'il n'était pas si transparent que cela.

La vie est irréversiblement comme cela : l'homme est un être surprenant, attachant, ingénu, érotique, mais également si peu digne de confiance.

Il ne me servait plus à rien, il ne m'aurait servi qu'à me détruire, qu'à me damner, je l'ai découvert, je l'ai compris, je veux le fuir, je court si vite et m'engouffre si loin que je le perds, que je le renie. Il ne m'est plus éphèbe, il sera gerbe. Il m'a eu, mon Organisation aura sa perte.

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15 janvier 2005

Nous marchions et déambulions à travers les

Nous marchions et déambulions à travers les dédales architecturaux et historiques du Château qui a connu tant de pas, tant d'histoires, tant de personnes, tant de malheurs.

Nous étions toujours ensemble, il était comme mon prince, me guidant à travers les pièces comme s'il les avait imaginées et bâties.

La Chambre du roi fût d'une telle splendeur qu'elle nous subjugua comme une tanière aux milles trésors et dorures.

IL s'était couché ici, IL avait mangé ici, IL était sûrement mort ici.

La France s'y est bâtie, le royaume s'y est charnellement agrandi.

Ma fascination pour la royauté et les paillettes m'a toujours été préjudiciable. C'est étrange comment des personnes trouvent inquiétant l'idée de s'intéresser de près à ces privilèges. Auraient-ils peur d'un retour inévitable, ou bien d'un danger imminent qui pourrait avoir bientôt lieu ?

Nul ne peut le dire, l'avenir nous le construira, l'Histoire nous l'apprendra.

Tout au long de ma tendre enfance, le Mouvement, du moins son idée, germait dans ma tête et commençait à prendre une place importante dans mes pensées. Alors simple rassemblement juvénile provincial, Il n'était que l'ombre de lui-même, que les prémices de celui de Versailles.

J'ai toujours été le contraire des autres, j'ai toujours été la haine de moi-même, j'ai toujours été celui sur qui on se retourne lorsqu'il passe, j'ai toujours été le "c'est lui".

L'idée même d'idolâtrer les méchants, alors que les autres adoraient les gentils m'a été une plaie ouverte, dont le sang n'arrivait à coaguler, dont je prenais un malin plaisir à écorcher.

Ma chère tante a toujours été une vraie mère pour moi, elle pensait mes plaies, consolait mon coeur, exorcisait mes démons, aimait cet être qu'est moi. Elle est mon repos, elle est ma jouvence, elle restera Tata.

Si je vous parle de ma famille, ce n'est vraiment pas pour monopoliser les lignes, ou encore retarder la vérité sur le Parti.

Ma famille est mon sang, ma famille est mes pleurs, ma famille est ma chair, ma famille est ma vie, ma famille a engrangé mon Parti.

Cette chambre si grande, si lumineuse, si décorée est l'archétype même de mon souhait de vie. Je voulais le pouvoir, j'ai semé mon plan, j'ai récolté la foudre.

Le couché et le levé du roi étaient des moments magiques, exceptionnels, où toute la Cour manipulée s'y pressait et s'y attardait. Paradoxaux fussent les moments où tous ces nobles s'y précipitaient afin d'être aux premières loges, afin de voir ce roi dépourvu de ces grands habits, dressé par le sommeil, dressé par la nature humaine, égale à tous, de sa pseudo-sainteté au plus vil des sujets. Ces nobles ridiculisés, servant de "porte-bougeoir" à Sa Majesté, simples instruments, simples pièces au service d'une monarchie toujours plus exigeante, étaient tellement méprisables, refusant d'accomplir toutes les tâches domestiques chez eux, trouvant cela si dégradant, mais ne savant que dire à Son Excellence, leur demandant de porter ses excréments loin de ce lieu intime, mais si public.

L'espèce humaine m'étonnera toujours. Elle se faufile à travers les temps, les époques, l'Histoire, les guerres, les catastrophes, sans perdre l'idée qu'elle est supérieure à toute autre espèce vivante.

N'a-t-on jamais dit qu'elle était insatiable, exigeante, orgueilleuse, mais tellement pure, tellement bonne, tellement juste, tellement Elle ?

J'ai voulu créer ce que je n'ose prononcer. J'ai voulu bâtir ce que je n'ose regarder, j'ai voulu m'enfouir, ayant marre de ce que je n'ose reconnaître.

La vérité c'est que je ne suis qu'un pauvre homme, qu'une pauvre partie de cette espèce, se prélaçant dans ces lieux si dorés, à côté de ces lieux si dévastés, et n'ayant aucune pitié pour se que je fais.

La reine et le roi avaient leurs chambres, leurs lieux de repos, de solitude, de démonstration, j'ai lieu de création, ce lieu dans mon coeur et dans mon cerveau, ce lieu dans ce moi que je suis.

Mon éphèbe me défia du regard, alors que le désir se faisait plus intense. La simple idée de l'imaginer me remplit de jouissance, la simple idée de le posséder me remplit de vengeance.

Notre marche-découverte nous transporta de lieu en lieu, et nous arrêta là, devant ce siège, devant ce poste, devant allégeance, dans la Salle du trône ...

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12 janvier 2005

BIENVENUE ... On est enfin arrivé à trouver un

BIENVENUE ...

On est enfin arrivé à trouver un terrain d'entente et à ouvrir un de ces fameux blogs.

Certains d'entre vous ne me connaissent pas, d'autres ne me connaîtront jamais, voire m'oublieront.

C'est l'histoire d'une personne déchirée par le destin, par la vie, par sa vie qui a besoin de réconfort, qui a besoin de se noyer dans un monde qu'il a imaginé et qui maintenant a pris tellement d'importance qu'il ne peux plus le contrôler. C'est l'histoire d'un radical qui voulait bien faire, c'est MON histoire.

La vie à VERSAILLES n'est pas toujours telle qu'on la croit ! Pour l'analyser, il ne faut pas employer la philosophie, qui cherche à chaque fois à rendre le réel comme il devrait être, mais il faut utiliser la science politique, qui elle analyse la réalité comme elle est véritablement.

Nous sommes tous sujet de sociologie, sujet de science, sujet d'une machine infernale qui aura sûrement notre peau, du moins celle de ceux qui ne savent pas se battre.

VERSAILLES est une ville prestigieuse, riche, royale, mais devons nous rester sur cette observation presque utopiste que l'on a d'elle ?

Vous allez découvrir qu'il se trame une vie obscure parallèle à celle construite pour les touristes.

Pourquoi Louis XIV a-t-il choisi ce coin de campagne pour bâtir le siège du trône français? Pourquoi l'Allemagne a capitulé ici en 1918 ? Pourquoi les autres villes royales sont écartées pour laisser la place à VERSAILLES ?

Je ne suis pas historien et ne vous répondrai pas à ces questions...

Je peux juste vous parler de faits et de phénomènes mystérieux qui se produisent en ce moment même à VERSAILLES. Je le peux car je le vis. Je le peux car j'y assiste. Je le peux car j'en suis à l'origine.

Ce n'est pas un appel à l'aide, un SOS lancé dans les flots du net à la recherches de secours qui nous sauverons de la noyade.

C'est juste un projecteur sur la machine effrayante que j'ai créé, sur une idéologie morte que j'ai réanimé, sur des conséquences spéciales que je pourrai engrangé.

Tenez vous prêts à connaître cette histoire, toute l'histoire, et rien que l'histoire du Mouvement, de mon Mouvement, de leur Mouvement qui dépasse le bol dans lequel je lavais vu grandir, qui nous coule sur les jambes, qui nous noie peu à peu, qui nous veut, qui n'est plus maîtrisable...

...

Je me rends bien compte que les faits que je vais vous dévoiler pourront m'être cruciaux, mais je prends le risque, j'aime la fatalité, je suis saoul de liberté. C'est comme si je veux sortir de ça, tout en sachant que je suis dépendant d'elle.

Elle, l'Organisation, c'est moi, c'était eux, c'est maintenant ceux là, ceux qui semblent être si droits, des notables sans histoires, qualifiés à tord de "nunuches", si seulement les gens savaient, si seulement la foule se rendait compte, si seulement tout se réveillait, si seulement rien n'avait existé.

C'est trop tard, j'y suis j'y reste, mais pour encore combien de temps, pour qui, pour quoi? Ils me guettent, moi, symbolisant le Haut de l'échelle, de cette échelle que j'ai assemblé moi même, sans personne. Ils m'ont enfermé dans cette sphère dorée, dans cette cascade de procédure, m'ont éloigné de mes proches, m'ont même édicté ce que je devais dire, penser, comment je devais agir, faire. Ne se rendent-ils pas compte qu'ils sont comme moi, chair venue de la poussière et qui y retournera. Être éphémère d'une espérance de vie si courte, de quelque dizaine d'années à tout casser?

Je suis le créateur de cette chose, l'ordonnateur de leur pouvoir, mais tout semble m'échapper... L'avais-je prévu ?

Dehors, là-bas, tout le monde semble être heureux, pris d'une exaltation sublime à s'occuper de leurs activité quotidienne. Il y a des enfants qui s'amusent, savent-ils qu'ils représentent l'avenir, cet avenir qui commence à se dessiner dans mes bureaux, dans leurs bureaux?

Que m'arrive-t-il, j'ai tout voulu et maintenant je regrette tout, l'être insatiable est-il en train d'être argumenté par ma personne ?

Tout a commencé ce jour d'été 2000. Il m'a semblé que le ciel s'éclaircissait enfin et que je retrouvais enfin le bonheur. N'est-il pas grotesque de dire qu'avant rien n'allait bien alors qu'ils m'ont tellement aimé?

Je suis arrivé à VERSAILLES. VERSAILLES la belle, VERSAILLES la prestigieuse.

Moi, sujet de campagne avec peu d'expérience qui n'a qu'un souhait, gravir les marches d'un pseudo-bonheur diffusé, celui de la ville, celui de la capitale.

Tout me semblait tellement féerique que je n'ai pas vu arrivé le train avec ses wagons de tristesse et de pleurs.

Bien des jours se sont écoulés pendant lesquels je ne voulais qu'une chose : retrouver la mère à l'enfant, retrouver cette mère qui, à travers mes maigres souvenirs, m'aimait et m'apportait tant de belles choses jusqu'à ce que le destin s'arrêta pour elle cette nuit de décembre.

Et puis je me suis mis à imaginer, à penser une chose qui m'apporterait une autosatisfaction, qui m'apporterait ce "bouche-vide".

Je me suis mis tellement à imaginer que je saignais. Mon intérieur, mon précieux fût immaculé de sang. Peut-être était-ce le sang de la vie, le sang de cette nouvelle vie qui débutait, le sang de ce nouveau départ. J'avais l'esprit écorché, les yeux suffoquant sous cet océan lacrymal, la tête malade de n'être plus que l'ombre de moi. Mais l'esprit était là lui, adossé à une épée, pouvant s'empaler à tout moment.

Quand l'imagination se fait forte, d'une telle force qu'elle vous dévore tout entier, on lui cède, on lâche les soubresauts d'armes qu'on osait encore lui brandir.

Pourquoi rester dans cette prison alors que la ville n'attend plus que nous?

Pourquoi se lamenter alors que cette ville veut être pénétrée?

Pourquoi attendre ce dernier moment alors que le peut tellement avoir?

Pleins de haine et de tristesse, j'y suis allé là-bas, j'y suis allé la défier, j'y suis aller boucler la boucle de l'histoire, avec comme mission de rendre à l'espèce son statut d'élite.

Mais par où commencer? Par où s'arrêter, je ne suis pas un aventurier, je suis juste une âme errante à la recherche de son graal, un être bourré d'imagination, à la recherche de son briquet pour le faire exploser.

Louis XIV, tu semble tellement avoir fait, tu sembles tellement connaître, tu semble tellement avoir subi. Mais es tu véritablement ce que l'on apprend sur toi?

Il n'est pas difficile de constater que ta demeure est hors normes. L'aurais-tu construite pour bâtir ton règne, l'aurais tu faite pour mieux asseoir ton pouvoir, l'aurais tu laissé en premier plan pour dissimuler le Mouvement?

On m'a souvent dit de ne jamais se fier à ce que la masse dit.

On m'a toujours dit que l'exception crée la masse et donc j'en déduis que cette rumeur d'absolutisme pouvait très bien avoir créé les livres d'histoire, et notre soit disant connaissance.

Un de mes défauts, pour certains, est de toujours remettre en doute ce que l'on me dit, quitte à briser cette présomption d'innocence chère à beaucoup.

Toujours est-il que ce qui a suivi cette première approche du Soleil a bel et bien été exact, et que cette dernière a été le briquet que je cherchait depuis tant de temps.

Il n'est pas rare que mon courrier, mes mails, mes faits et gestes soient fouillés, analysés, remis en cause, parfois même brandis, mais j'en prends le risque, je me dois d'essayer d'avouer...

Lorsque je suis entré dans la Cour, il étais là, appelant l'attention de tous, mais tous étaient préoccupés de l'immortaliser, de le rendre papier, de lui rendre honneurs et admiration.

A jamais sur son cheval, galopant figé sur ces marches, il essayait de communiquer, de nous tirer de cette fascination de 'Ancien régime pour nous interpeller sur ce qui attend VERSAILLES.

Je l'ai écouté, il m'a tout expliqué.

Cette architecture intacte, symétrique, ornée d'or, ces jardins sublimes, ces pavés usés volontairement, sommes nous bien conscients que tout cela viendrait du XVII siècles?

Je me vis bousculer par une famille badgée Famille FOREIGN, soucieuse avant tout de remplir leurs appareils et de vider leurs comptes. C'est à ce moment là que je l'ai su, c'est à ce moment là que je l'ai ressenti, c'est à ce moment là que je me le suis crié : je me donnerai pour mission de nous sauver de l'ignorance, de nous sauver de la noyade dans cette mer administrative servant à maquiller et costumiser les Grands, c'est ma mission, je la remplirai coûte que coûte.

Il est fort malsain de critiquer le pouvoir, il est fort dangereux de pointer le mal, mais je l'ai fait, j'en suis ressorti, il m'a rattrapé, et maintenant j'y suis prisonnier.

Je suis le créateur de cette machination, je suis l'emprise de ces bourreaux.

...

Je me suis engouffré dans l'immense tunnel du desepoire en espérant y trouver une once de lumière voire de compassion.

Il m'a semblé étrange de voir tout ces gens en admiration devant ce palais, toutes ces personnes bouches bées devant cette histoire qui semble si évidente, si agitée, si passionnante.

Le fait est que ma création s'est basée sur des piliers fondamentaux, presque surréalistes, sur la royauté, sur l'histoire de FRANCE, avant d'emprunter des morceaux de l'histoire outrageante pour l'homme de l'Europe.

C'est ce désir de droiture, c'est ce sentiment de fontaine de justice, c'est ce souhait de tout gérer, de tout coordonner, de tout décider, de me noyer.

Je suis issu d'un passé complexe, fait de désillusions et de joies, d'extases et de naïveté. Je voulais, je veux administrer, noyer la masse dans ce qui pouvait alors s'appeler une administration hors normes.

Je ne suis qu'une machine à penser, qu'une machine à faire, qu'une machine à oublier.

Mon enquête se poursuivit à travers l'histoire et ses faits. J'aimais le sentiment de savoir que l'on était dans la ville qui créa l'histoire, dans la ville qui osa défier la Grande, enorgueillie de sa Petite et de sa Grande Couronne et du pouvoir qu'elle centralise.

VERSAILLES était en tout point comme dans mes rêves, aguicheuse et fière d'avoir tant d'ouailles prêtes à tout pour conserver l'Histoire.

Mais la Convention n'a-t-elle pas décapitée le Seizième Bourbon ? Ne l'a-t-elle pas traîné jusqu'aux Tuileries où il connu ses dernières heures ?

Pourquoi diable continuons nous à admirer cette architecture dénuée d'une grande partie de son sens puisque violée et orpheline ?

A TOUTES LES GLOIRES DE LA FRANCE précise-t-on sur le devant de la scène.

Que ces gloires me semblent paisibles à côté de ce que le Mouvement est en train de préparer.

Je vous le dit enfin, le Mal a survécu aux Rouges, et il sort de l'eau calmement mais sûrement.

Je me tourne vers les branches du trident et vois avec étonnement qu'un air de déjà vu se déroule. Un affolement paisible se trame et prend de l'importance. Les Écuries royales essaient tant bien que mal d'encourager l'Homme des frontons à calmer ses chevaux.

Il n'est pas étonnant de découvrir une fois de plus que l'instinct des animaux domine en tout point celui des hommes. Ils sentent et ressentent ce que Adam ne ressent pas, ce qu'il n'ose imaginer, ce qu'il s'efforce d'oublier.

Mais nul chemin, nulle rue, nul hameau, nulle forêt ne pourraient protéger quiconque de l'orage qui arrive.

La Place d'Armes semble bien dénuée de sens en cette époque de paix retrouvée. Les faits et le futur nous dirons bien comment elle s'en sortira, comment elle retrouvera sans nuls doutes son statut de démonstration du pouvoir.

Elles en ont marre de s'embarrasser de ces machines de bois roulantes, de ces morceaux de sculptures brisées par le temps. Elles aspirent à retrouver leurs places d'importantes, les Écuries me font froid dans le dos.

Je me rappelle de ce début de dossier CONFIDENTIEL où il a été question de transformer ces Écuries en locaux-mortuaires, inspirés de je ne sais quelles idées inimaginables, espérant un dernier lieu plus "conviviale".

J'étais, je suis la décision exécutoire, mais pour ce dossier et ce projet, on ne m'a rien demandé, on m'a tout caché, et on me mettra sûrement devant le fait accompli.

J'ose espérer qu'ils réagiront à temps, eux, les gens hors des pavés.

Je me sentais observé, peut-être même suivi. Pour me protéger, pour me surveiller, pour me faire taire ? Mes soupçons se sont avérés exacts lorsque j'ai vu cet homme, éphèbe inavoué, qui prenait un malin plaisir à me poursuivre, mais à qui je ne voyais pas l'utilité d'échapper, subjugué.

Je me vis attaché à cette grille, à laquelle je n'avais pas fait véritablement attention jusqu'alors. Elle me déstabilisait au point de ne plus m'y en détacher. Mon regard fut aveuglé et on me poussa violemment.

...

Il n'était pas rare de voir des badauds errer sans but précis, à la recherche d'on ne sait qu'elle futilité. Le choc que je venais de recevoir me procura un vertige si intense que je me vis m'appuyer quelques instants sur les grilles du Palais.

Comment osais-je ? Comment avais-je pu bafouer un vestige si sacré en m'en servant d'accoudoir ?

Une frontière invisible qui avait séparé tant de mondes, deux mondes. D'un bleu royal et d'une dorure inégalable, elle me défia et je n'ose vous dire ce qu'elle m'a dit.

Il n'est pas difficile d'observer les ornements et les statuts la constituant et la complétant.

Mansart n'a sûrement pas voulu la construire comme une vulgaire clôture, servant jadis de frontière transparente, n'êtant plus qu'un cadavre "républicainement" violé.

Ses fleurs de lys, somptueuses et incontournables, ses soleils apolliniens, osant encore nous défier dès notre entrée, et les grandes armes de France, symbole récent d'une démocratie tant voulue. Tout me rappelle mes rêves d'enfance où, bercé par des images dorées, je me vis confier la mission de rebâtir l'Organisation, sur les ruines de la défaite du siècle passé.

Mon éphèbe accourant, je me vis inexplicablement réconforté et soigné avec une délicatesse immense. Il me connaissait parfaitement, je ne l'avais vu que furtivement.

Comme si mes pensées étaient paroles, nous nous sommes mis à parler du Mouvement. Il était si instruit sur celui-ci qu'il m'a semblé étrange d'être le témoin d'un tel flot d'idées, sans même que la première pierre de mon Invention ne soit posée.

N'étais-je pas seul à connaître le secret de l'avenir ?

N'étais-je pas le seul investi du pouvoir de création de ce Mal ?

Il m'a semblé que les choses n'avaient plus de sens car si le secret était percé, le Mouvement serait condamné.

Mais quel Mouvement, quelle Organisation ? Pour des hommes s'arrogent-ils le droit de décider pour les autres ? Pourquoi des hommes sont envahis de colère et de haine envers les autres ? Pourquoi le Mouvement voulait être l'ultime Organisation ?

Ultime. Pour qui ? Pour quoi ?

L'éphèbe avait un nom, mais je ne peux vous le divulguer. ILS sont si méchants, ILS sont si cruels !

La vie me sembla belle, légère et douce. Douce, si douce malgré ce que je savais.

Je ne disconviens pas que j'étais égoïste, superficiel, voire même sans sentiments.

Pourquoi n'ai-je pas parlé, pourquoi n'ai-je pas crié, pourquoi n'ai-je pas dénoncé ?

Je ne le sais pas, j'étais tellement naïf, tellement crédule, tellement homme, tellement moi.

L'éphèbe continuait de me parler. Il ne cessa pas de m'arroser de ses témoignages concernant le Mouvement, le bon sens, l'homme.

Mais je n'écoutais plus, je n'étais qu'une machine à acquiescements, noyé dans le bleu de ses yeux, repu dans le caramel de sa peau, groggy par son naturel, happé par sa beauté, impressionné par son tout.

Les sons et les paroles passaient en moi comme les secondes faisant passer les minutes.

Je ne pouvais pas, je ne voulais pas, je ne devais pas m'évanouir en lui. Je trahissais, je n'était pas à la hauteur des prérogatives que l'on m'avait offertes, j'avais mal d'être moi, j'avais mal d'être homme, j'avais mal de le désirer.

Il m'a aimé, je l'ai détesté. Il m'a désiré, je le voulais.

Ma regrettée mère m'a toujours dit de croire en mon intérieur. Je ne pouvais que lui obéir, tant je l'ai aimé.

Ma mère n'aurait sûrement pas approuvé ma place dans les enjeux à venir. Elle était pour moi un océan de réconfort, une source vivifiante, elle reste pour ma drogue de jouvence.

Je l'avais décidé, je lui ferai confiance aussi longtemps que j'aurais cette lueur d'espoir dans mon cœur. Je m'offrais à lui, il l'avait compris.

Notre cheminement se poursuivit non sans peine sur cette esplanade de pavés, où tant de personnes y marcha, où tant d'histoire les usa.

La vie est comme eux, les hommes sont comme eux. Alignés, sculptés, imposés.

Un ultime regard vers l'entrée du "là-bas" , ou vers la sortie des Gens, me fit découvrir que j'avais changé, que j'avais évolué, que je ressuscitais. Je suis comme je suis, et je resterai comme ceci, mon destin est inféodé à celui de l'Organisation, employant tristement l'image de la grille au château : pour Eux je ne suis que symbole transparent, pour moi je ne suis que dorure de spectacle.

...

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L'Organisation obscure : L'apocalypse selon VERSAILLES
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