BIENVENUE ...
On est enfin arrivé
à trouver un terrain d'entente et à ouvrir un de ces fameux blogs.
Certains d'entre vous ne me connaissent pas, d'autres ne me connaîtront jamais, voire m'oublieront.
C'est l'histoire d'une personne déchirée par le destin, par la vie, par sa vie qui a besoin de réconfort, qui a besoin de se noyer dans un monde qu'il a imaginé et qui maintenant a pris tellement d'importance qu'il ne peux plus le contrôler. C'est l'histoire d'un radical qui voulait bien faire, c'est MON histoire.
La vie à VERSAILLES n'est pas toujours telle qu'on la croit ! Pour l'analyser, il ne faut pas employer la philosophie, qui cherche à chaque fois à rendre le réel comme il devrait être, mais il faut utiliser la science politique, qui elle analyse la réalité comme elle est véritablement.
Nous sommes tous sujet de sociologie, sujet de science, sujet d'une machine infernale qui aura sûrement notre peau, du moins celle de ceux qui ne savent pas se battre.
VERSAILLES est une ville prestigieuse, riche, royale, mais devons nous rester sur cette observation presque utopiste que l'on a d'elle ?
Vous allez découvrir qu'il se trame une vie obscure parallèle à celle construite pour les touristes.
Pourquoi Louis XIV a-t-il choisi ce coin de campagne pour bâtir le siège du trône français? Pourquoi l'Allemagne a capitulé ici en 1918 ? Pourquoi les autres villes royales sont écartées pour laisser la place à VERSAILLES ?
Je ne suis pas historien et ne vous répondrai pas à ces questions...
Je peux juste vous parler de faits et de phénomènes mystérieux qui se produisent en ce moment même à VERSAILLES. Je le peux car je le vis. Je le peux car j'y assiste. Je le peux car j'en suis à l'origine.
Ce n'est pas un appel à l'aide, un SOS lancé dans les flots du net à la recherches de secours qui nous sauverons de la noyade.
C'est juste un projecteur sur la machine effrayante que j'ai créé, sur une idéologie morte que j'ai réanimé, sur des conséquences spéciales que je pourrai engrangé.
Tenez vous prêts à connaître cette histoire, toute l'histoire, et rien que l'histoire du Mouvement, de mon Mouvement, de leur Mouvement qui dépasse le bol dans lequel je lavais vu grandir, qui nous coule sur les jambes, qui nous noie peu à peu, qui nous veut, qui n'est plus maîtrisable...
...
Je me rends bien compte que les faits que je vais vous dévoiler pourront m'être cruciaux, mais je prends le risque, j'aime la fatalité, je suis saoul de liberté. C'est comme si je veux sortir de ça, tout en sachant que je suis dépendant d'elle.
Elle, l'Organisation, c'est moi, c'était eux, c'est maintenant ceux là, ceux qui semblent être si droits, des notables sans histoires, qualifiés à tord de "nunuches", si seulement les gens savaient, si seulement la foule se rendait compte, si seulement tout se réveillait, si seulement rien n'avait existé.
C'est trop tard, j'y suis j'y reste, mais pour encore combien de temps, pour qui, pour quoi? Ils me guettent, moi, symbolisant le Haut de l'échelle, de cette échelle que j'ai assemblé moi même, sans personne. Ils m'ont enfermé dans cette sphère dorée, dans cette cascade de procédure, m'ont éloigné de mes proches, m'ont même édicté ce que je devais dire, penser, comment je devais agir, faire. Ne se rendent-ils pas compte qu'ils sont comme moi, chair venue de la poussière et qui y retournera. Être éphémère d'une espérance de vie si courte, de quelque dizaine d'années à tout casser?
Je suis le créateur de cette chose, l'ordonnateur de leur pouvoir, mais tout semble m'échapper... L'avais-je prévu ?
Dehors, là-bas, tout le monde semble être heureux, pris d'une exaltation sublime à s'occuper de leurs activité quotidienne. Il y a des enfants qui s'amusent, savent-ils qu'ils représentent l'avenir, cet avenir qui commence à se dessiner dans mes bureaux, dans leurs bureaux?
Que m'arrive-t-il, j'ai tout voulu et maintenant je regrette tout, l'être insatiable est-il en train d'être argumenté par ma personne ?
Tout a commencé ce jour d'été 2000. Il m'a semblé que le ciel s'éclaircissait enfin et que je retrouvais enfin le bonheur. N'est-il pas grotesque de dire qu'avant rien n'allait bien alors qu'ils m'ont tellement aimé?
Je suis arrivé à VERSAILLES. VERSAILLES la belle, VERSAILLES la prestigieuse.
Moi, sujet de campagne avec peu d'expérience qui n'a qu'un souhait, gravir les marches d'un pseudo-bonheur diffusé, celui de la ville, celui de la capitale.
Tout me semblait tellement féerique que je n'ai pas vu arrivé le train avec ses wagons de tristesse et de pleurs.
Bien des jours se sont écoulés pendant lesquels je ne voulais qu'une chose : retrouver la mère à l'enfant, retrouver cette mère qui, à travers mes maigres souvenirs, m'aimait et m'apportait tant de belles choses jusqu'à ce que le destin s'arrêta pour elle cette nuit de décembre.
Et puis je me suis mis à imaginer, à penser une chose qui m'apporterait une autosatisfaction, qui m'apporterait ce "bouche-vide".
Je me suis mis tellement à imaginer que je saignais. Mon intérieur, mon précieux fût immaculé de sang. Peut-être était-ce le sang de la vie, le sang de cette nouvelle vie qui débutait, le sang de ce nouveau départ. J'avais l'esprit écorché, les yeux suffoquant sous cet océan lacrymal, la tête malade de n'être plus que l'ombre de moi. Mais l'esprit était là lui, adossé à une épée, pouvant s'empaler à tout moment.
Quand l'imagination se fait forte, d'une telle force qu'elle vous dévore tout entier, on lui cède, on lâche les soubresauts d'armes qu'on osait encore lui brandir.
Pourquoi rester dans cette prison alors que la ville n'attend plus que nous?
Pourquoi se lamenter alors que cette ville veut être pénétrée?
Pourquoi attendre ce dernier moment alors que le peut tellement avoir?
Pleins de haine et de tristesse, j'y suis allé là-bas, j'y suis allé la défier, j'y suis aller boucler la boucle de l'histoire, avec comme mission de rendre à l'espèce son statut d'élite.
Mais par où commencer? Par où s'arrêter, je ne suis pas un aventurier, je suis juste une âme errante à la recherche de son graal, un être bourré d'imagination, à la recherche de son briquet pour le faire exploser.
Louis XIV, tu semble tellement avoir fait, tu sembles tellement connaître, tu semble tellement avoir subi. Mais es tu véritablement ce que l'on apprend sur toi?
Il n'est pas difficile de constater que ta demeure est hors normes. L'aurais-tu construite pour bâtir ton règne, l'aurais tu faite pour mieux asseoir ton pouvoir, l'aurais tu laissé en premier plan pour dissimuler le Mouvement?
On m'a souvent dit de ne jamais se fier à ce que la masse dit.
On m'a toujours dit que l'exception crée la masse et donc j'en déduis que cette rumeur d'absolutisme pouvait très bien avoir créé les livres d'histoire, et notre soit disant connaissance.
Un de mes défauts, pour certains, est de toujours remettre en doute ce que l'on me dit, quitte à briser cette présomption d'innocence chère à beaucoup.
Toujours est-il que ce qui a suivi cette première approche du Soleil a bel et bien été exact, et que cette dernière a été le briquet que je cherchait depuis tant de temps.
Il n'est pas rare que mon courrier, mes mails, mes faits et gestes soient fouillés, analysés, remis en cause, parfois même brandis, mais j'en prends le risque, je me dois d'essayer d'avouer...
Lorsque je suis entré dans la Cour, il étais là, appelant l'attention de tous, mais tous étaient préoccupés de l'immortaliser, de le rendre papier, de lui rendre honneurs et admiration.
A jamais sur son cheval, galopant figé sur ces marches, il essayait de communiquer, de nous tirer de cette fascination de 'Ancien régime pour nous interpeller sur ce qui attend VERSAILLES.
Je l'ai écouté, il m'a tout expliqué.
Cette architecture intacte, symétrique, ornée d'or, ces jardins sublimes, ces pavés usés volontairement, sommes nous bien conscients que tout cela viendrait du XVII siècles?
Je me vis bousculer par une famille badgée Famille FOREIGN, soucieuse avant tout de remplir leurs appareils et de vider leurs comptes. C'est à ce moment là que je l'ai su, c'est à ce moment là que je l'ai ressenti, c'est à ce moment là que je me le suis crié : je me donnerai pour mission de nous sauver de l'ignorance, de nous sauver de la noyade dans cette mer administrative servant à maquiller et costumiser les Grands, c'est ma mission, je la remplirai coûte que coûte.
Il est fort malsain de critiquer le pouvoir, il est fort dangereux de pointer le mal, mais je l'ai fait, j'en suis ressorti, il m'a rattrapé, et maintenant j'y suis prisonnier.
Je suis le créateur de cette machination, je suis l'emprise de ces bourreaux.
...
Je me suis engouffré dans l'immense tunnel du desepoire en espérant y trouver une once de lumière voire de compassion.
Il m'a semblé étrange de voir tout ces gens en admiration devant ce palais, toutes ces personnes bouches bées devant cette histoire qui semble si évidente, si agitée, si passionnante.
Le fait est que ma création s'est basée sur des piliers fondamentaux, presque surréalistes, sur la royauté, sur l'histoire de FRANCE, avant d'emprunter des morceaux de l'histoire outrageante pour l'homme de l'Europe.
C'est ce désir de droiture, c'est ce sentiment de fontaine de justice, c'est ce souhait de tout gérer, de tout coordonner, de tout décider, de me noyer.
Je suis issu d'un passé complexe, fait de désillusions et de joies, d'extases et de naïveté. Je voulais, je veux administrer, noyer la masse dans ce qui pouvait alors s'appeler une administration hors normes.
Je ne suis qu'une machine à penser, qu'une machine à faire, qu'une machine à oublier.
Mon enquête se poursuivit à travers l'histoire et ses faits. J'aimais le sentiment de savoir que l'on était dans la ville qui créa l'histoire, dans la ville qui osa défier la Grande, enorgueillie de sa Petite et de sa Grande Couronne et du pouvoir qu'elle centralise.
VERSAILLES était en tout point comme dans mes rêves, aguicheuse et fière d'avoir tant d'ouailles prêtes à tout pour conserver l'Histoire.
Mais la Convention n'a-t-elle pas décapitée le Seizième Bourbon ? Ne l'a-t-elle pas traîné jusqu'aux Tuileries où il connu ses dernières heures ?
Pourquoi diable continuons nous à admirer cette architecture dénuée d'une grande partie de son sens puisque violée et orpheline ?
A TOUTES LES GLOIRES DE LA FRANCE précise-t-on sur le devant de la scène.
Que ces gloires me semblent paisibles à côté de ce que le Mouvement est en train de préparer.
Je vous le dit enfin, le Mal a survécu aux Rouges, et il sort de l'eau calmement mais sûrement.
Je me tourne vers les branches du trident et vois avec étonnement qu'un air de déjà vu se déroule. Un affolement paisible se trame et prend de l'importance. Les Écuries royales essaient tant bien que mal d'encourager l'Homme des frontons à calmer ses chevaux.
Il n'est pas étonnant de découvrir une fois de plus que l'instinct des animaux domine en tout point celui des hommes. Ils sentent et ressentent ce que Adam ne ressent pas, ce qu'il n'ose imaginer, ce qu'il s'efforce d'oublier.
Mais nul chemin, nulle rue, nul hameau, nulle forêt ne pourraient protéger quiconque de l'orage qui arrive.
La Place d'Armes semble bien dénuée de sens en cette époque de paix retrouvée. Les faits et le futur nous dirons bien comment elle s'en sortira, comment elle retrouvera sans nuls doutes son statut de démonstration du pouvoir.
Elles en ont marre de s'embarrasser de ces machines de bois roulantes, de ces morceaux de sculptures brisées par le temps. Elles aspirent à retrouver leurs places d'importantes, les Écuries me font froid dans le dos.
Je me rappelle de ce début de dossier CONFIDENTIEL où il a été question de transformer ces Écuries en locaux-mortuaires, inspirés de je ne sais quelles idées inimaginables, espérant un dernier lieu plus "conviviale".
J'étais, je suis la décision exécutoire, mais pour ce dossier et ce projet, on ne m'a rien demandé, on m'a tout caché, et on me mettra sûrement devant le fait accompli.
J'ose espérer qu'ils réagiront à temps, eux, les gens hors des pavés.
Je me sentais observé, peut-être même suivi. Pour me protéger, pour me surveiller, pour me faire taire ? Mes soupçons se sont avérés exacts lorsque j'ai vu cet homme, éphèbe inavoué, qui prenait un malin plaisir à me poursuivre, mais à qui je ne voyais pas l'utilité d'échapper, subjugué.
Je me vis attaché à cette grille, à laquelle je n'avais pas fait véritablement attention jusqu'alors. Elle me déstabilisait au point de ne plus m'y en détacher. Mon regard fut aveuglé et on me poussa violemment.
...
Il n'était pas rare de voir des badauds errer sans but précis, à la recherche d'on ne sait qu'elle futilité. Le choc que je venais de recevoir me procura un vertige si intense que je me vis m'appuyer quelques instants sur les grilles du Palais.
Comment osais-je ? Comment avais-je pu bafouer un vestige si sacré en m'en servant d'accoudoir ?
Une frontière invisible qui avait séparé tant de mondes, deux mondes. D'un bleu royal et d'une dorure inégalable, elle me défia et je n'ose vous dire ce qu'elle m'a dit.
Il n'est pas difficile d'observer les ornements et les statuts la constituant et la complétant.
Mansart n'a sûrement pas voulu la construire comme une vulgaire clôture, servant jadis de frontière transparente, n'êtant plus qu'un cadavre "républicainement" violé.
Ses fleurs de lys, somptueuses et incontournables, ses soleils apolliniens, osant encore nous défier dès notre entrée, et les grandes armes de France, symbole récent d'une démocratie tant voulue. Tout me rappelle mes rêves d'enfance où, bercé par des images dorées, je me vis confier la mission de rebâtir l'Organisation, sur les ruines de la défaite du siècle passé.
Mon éphèbe accourant, je me vis inexplicablement réconforté et soigné avec une délicatesse immense. Il me connaissait parfaitement, je ne l'avais vu que furtivement.
Comme si mes pensées étaient paroles, nous nous sommes mis à parler du Mouvement. Il était si instruit sur celui-ci qu'il m'a semblé étrange d'être le témoin d'un tel flot d'idées, sans même que la première pierre de mon Invention ne soit posée.
N'étais-je pas seul à connaître le secret de l'avenir ?
N'étais-je pas le seul investi du pouvoir de création de ce Mal ?
Il m'a semblé que les choses n'avaient plus de sens car si le secret était percé, le Mouvement serait condamné.
Mais quel Mouvement, quelle Organisation ? Pour des hommes s'arrogent-ils le droit de décider pour les autres ? Pourquoi des hommes sont envahis de colère et de haine envers les autres ? Pourquoi le Mouvement voulait être l'ultime Organisation ?
Ultime. Pour qui ? Pour quoi ?
L'éphèbe avait un nom, mais je ne peux vous le divulguer. ILS sont si méchants, ILS sont si cruels !
La vie me sembla belle, légère et douce. Douce, si douce malgré ce que je savais.
Je ne disconviens pas que j'étais égoïste, superficiel, voire même sans sentiments.
Pourquoi n'ai-je pas parlé, pourquoi n'ai-je pas crié, pourquoi n'ai-je pas dénoncé ?
Je ne le sais pas, j'étais tellement naïf, tellement crédule, tellement homme, tellement moi.
L'éphèbe continuait de me parler. Il ne cessa pas de m'arroser de ses témoignages concernant le Mouvement, le bon sens, l'homme.
Mais je n'écoutais plus, je n'étais qu'une machine à acquiescements, noyé dans le bleu de ses yeux, repu dans le caramel de sa peau, groggy par son naturel, happé par sa beauté, impressionné par son tout.
Les sons et les paroles passaient en moi comme les secondes faisant passer les minutes.
Je ne pouvais pas, je ne voulais pas, je ne devais pas m'évanouir en lui. Je trahissais, je n'était pas à la hauteur des prérogatives que l'on m'avait offertes, j'avais mal d'être moi, j'avais mal d'être homme, j'avais mal de le désirer.
Il m'a aimé, je l'ai détesté. Il m'a désiré, je le voulais.
Ma regrettée mère m'a toujours dit de croire en mon intérieur. Je ne pouvais que lui obéir, tant je l'ai aimé.
Ma mère n'aurait sûrement pas approuvé ma place dans les enjeux à venir. Elle était pour moi un océan de réconfort, une source vivifiante, elle reste pour ma drogue de jouvence.
Je l'avais décidé, je lui ferai confiance aussi longtemps que j'aurais cette lueur d'espoir dans mon cur. Je m'offrais à lui, il l'avait compris.
Notre cheminement se poursuivit non sans peine sur cette esplanade de pavés, où tant de personnes y marcha, où tant d'histoire les usa.
La vie est comme eux, les hommes sont comme eux. Alignés, sculptés, imposés.
Un ultime regard vers l'entrée du "là-bas" , ou vers la sortie des Gens, me fit découvrir que j'avais changé, que j'avais évolué, que je ressuscitais. Je suis comme je suis, et je resterai comme ceci, mon destin est inféodé à celui de l'Organisation, employant tristement l'image de la grille au château : pour Eux je ne suis que symbole transparent, pour moi je ne suis que dorure de spectacle.
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